L’aromathérapie utilise les propriétés thérapeutiques des huiles essentielles pour soigner ou prévenir de très nombreux problèmes de santé. Cette discipline est désormais reconnue par la médecine conventionnelle. Si la distillation des plantes a plus de 10 siècles, l’aromathérapie telle que nous la connaissons aujourd’hui, avec la classification par familles biochimiques des molécules aromatiques, n’existe que depuis le début du 20ème siècle. La distillation à la vapeur reste le procédé de fabrication des huiles essentielles le plus courant.
L’aromathérapie, médecine douce ou discipline médicale?
L’aromathérapie, c’est l’art de soigner par les huiles essentielles (HE). On la classe souvent parmi les médecines douces, mais il faudrait plutôt parler de médecine alternative, car les HE sont extrêmement puissantes (leur utilisation présente des risques et demande des précautions) et leurs propriétés thérapeutiques sont reconnues par la médecine allopathique (ou médecine conventionnelle) depuis le début du 20ème siècle. L’aromathérapie est néanmoins considérée comme une branche de la phytothérapie, car elle utilise les plantes pour soigner, à cette différence près que les principes actifs y sont très concentrés.
Un peu d’histoire
Les hommes ont utilisé des extraits de plantes depuis des millénaires, les premiers ayant été vraisemblablement été les Egyptiens, 4500 ans avant J.-C. La fabrication des huiles essentielles par distillation date des environs de l’an 1000, avec la mise au point par Avicenne (philosophe et médecin arabe) du premier alambic.
Le terme d’aromathérapie est relativement récent, il a été créé par René Maurice Gattefossé en 1937: ce chimiste parfumeur fut le premier à s’intéresser de près aux propriétés thérapeutiques des huiles essentielles, et à les classer par familles biochimiques. Ses travaux furent complétés par ceux du Dr Jean Valnet et de Marguerite Maury, et de bien d’autres chercheurs passionnés.
Composition et fabrication des huiles essentielles
L’huile essentielle n’est pas un corps gras (comme son nom ne l’indique pas). Elle est soluble dans l’huile et dans l’alcool, mais pas dans l’eau. Chaque huile essentielle est composée de plusieurs types de molécules aromatiques: terpènes, aldéhydes, cétones, phénols, lactones, esters… Cette composition permet de classer les HE en plusieurs familles biochimiques, auxquelles correspondent plusieurs types d’effets thérapeutiques.
Certaines plantes produisent naturellement des substances aromatiques, pour se protéger des parasites, des maladies, des insectes ou du soleil. Ce sont des plantes dites aromatiques, dont le parfum est particulier. L’ensemble des molécules aromatiques de la plante est appelé essence, d’où le terme huile « essentielle ». L’essence peut être extraite de plusieurs façons, la plus courante étant la distillation à la vapeur. Pour les agrumes (citron, orange, mandarine, pamplemousse…), on procède généralement par pression à froid des zestes.
Lors de la distillation à la vapeur, la matière végétale est traversée par un courant de vapeur d’eau, qui entraîne avec elle l’essence des plantes. Cette vapeur est ensuite refroidie dans un serpentin, ce qui lui permet de se condenser en eau. A l’issue de la distillation, on obtient donc de l’eau (eau florale ou hydrolat) et de l’huile essentielle, qui, non hydrosoluble et moins dense que l’eau, surnage à la surface du récipient. La quantité de matière végétale nécessaire pour obtenir une quantité donnée d’huile essentielle peut être très importante, ce qui explique le prix parfois élevé de ces précieuses HE. Par exemple, avec 100kg de plante, on obtient 1kg d’HE de lavande, 400g d’HE de marjolaine, 300g d’HE de géranium et… seulement 8g d’HE de rose !
Espèce botanique, partie de la plante utilisée et chémotype déterminent les propriétés d’une huile essentielle
La composition biochimique varie en fonction de la plante, bien sûr, mais aussi en fonction de l’espèce: par exemple, la lavande vraie ou fine (Lavandula angustifolia) n’a pas les mêmes propriétés que sa cousine la lavande aspic (Lavandula spica). Il est donc nécessaire de bien différencier les espèces botaniques d’une même plante.
D’autre part, la partie de la plante utilisée pour la fabrication de l’huile essentielle a aussi une grande importance: selon qu’on distille les feuilles, les fruits ou les fleurs, les huiles essentielles obtenues sont différentes. Ainsi, l’HE de fleur d’oranger bigarade est appelée HE de néroli, qui apaise le système nerveux, tandis que la distillation des feuilles d’oranger bigarade donne une HE appelée HE de petit grain bigaradier, qui est un équilibrant nerveux et un tonique cutané. A partir des fruits, on obtient une HE d’orange, calmante pour le système digestif.
Enfin, au sein d’une même espèce, pour une même partie de plante distillée, la composition biochimique (et donc les caractéristiques thérapeutiques) de l’huile essentielle varient selon le chémotype. Le chémotype est déterminé par les conditions dans lesquelles la plante a poussé: zone géographique, climat, altitude, sol… La notion de chémotype n’est pas importante pour toutes les HE, mais pour le thym et le romarin, par exemple, elle est déterminante. Ainsi, on distingue le thym à thymol du thym à linalol, et le romarin à verbénone du romarin à cinéole et du romarin à camphre.
Les propriétés et les utilisations des huiles essentielles sont très variées. Nous vous concoctons un prochain billet à ce sujet, la suite au prochain épisode!
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