L’aspartame: dangers réels, bénéfice minceur discutable

SucrettesCécité, sclérose en plaque, tumeurs du cerveau et autres cancers, retards mentaux, pertes de conscience, troubles de la personnalité, dépression, obésité… l’aspartame est soupçonné d’avoir des effets néfastes sur la santé, et le maintien de l’autorisation de cet édulcorant de synthèse fait l’objet d’une polémique depuis de nombreuses années. Alors, poison sournois ou gentil aide-minceur?

L’aspartame est un édulcorant de synthèse (E951) très courant dans l’alimentation, puisque, outre dans les sucrettes et autres faux sucres, on en trouve dans les yaourts et les desserts allégés, certaines glaces, dans les confiseries, ainsi que dans la plupart des boissons « light ». Presque sans valeur calorique, l’aspartame est décomposé, dans l’intestin, en 3 molécules: la phénylalanine, l’acide aspartique et le méthanol.

  • L’acide aspartique est un acide aminé naturellement présent dans les protéines (votre tranche de jambon ou votre cuisse de poulet en contiennent), il est donc absolument sans danger.
  • Quant à la phénylananine, c’est également un acide aminé totalement inoffensif dans le cadre de l’alimentation « normale », sauf en cas de phénylcétonurie (maladie génétique). On suspecte néanmoins que de grandes quantités de phénylalanine ingérées en dehors des repas (par exemple, consommation de boissons lights ou de confiseries), soient dangereuses.
    En effet, la phénylalanine consommée « seule » serait moins bien digérée et aurait tendance à s’accumuler dans le cerveau, où elle limiterait la production de sérotonine, favorisant ou aggravant ainsi les dépressions. On accuse aussi la phénylalanine d’inhiber (in vitro du moins) la croissance des neurones, et d’être à l’origine de problèmes neurologiques tels que troubles de la personnalité, pertes de conscience… Ces effets n’ont pas pu être mis en évidence in vivo à l’heure actuelle.
  • Le méthanol est un toxique avéré, et il est transformé dans notre corps en formaldéhyde, substance cancérigène et neurotoxique. Cependant, bien d’autres aliments contiennent du méthanol en quantités équivalentes ou supérieures à celles contenues dans les boissons « sans sucre »: boissons fermentées (vin, bière, cidre…), fruits mûrs, jus de fruits et de légumes.
  • Enfin, sous l’influence de la chaleur (105°C à sec, 30°C en milieu hydraté: donc en cas de cuisson ou de chauffage, mais aussi peut-être dans l’organisme, à 37°C?), l’aspartame est transformé également en dicétopipérazine, molécule qui génère à son tour des dérivés potentiellement cancérigènes (non prouvé à l’heure actuelle).

Dangereux ou non, l’aspartame? Les études se contredisent…

Difficile d’y voir clair, d’autant que les études scientifiques se contredisent et que rien n’a pu réellement être mis en évidence. Même l’AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments) avait conclu à son innocuité en 2002. Cependant, les lobbies susceptibles d’influencer les recherches et de peser dans les décisions politiques sont puissants… On peut par exemple trouver étrange la variabilité des résultats en fonction du commanditaire de l’étude:

– D’une part, les études réalisées par des laboratoires indépendants, et commanditées par des organismes non intéressés financièrement par la production et la commercialisation de l’aspartame, mettent généralement en avant des effets néfastes pour la santé (83 études indépendantes sur 90, soit dans 72% des cas « désintéressés »). Par exemple, l’Institut Ramazzini (fondation européenne de recherche en cancérologie, implantée en Italie) a publié en mai 2008 une étude mettant en évidence l’effet cancérigène de la consommation d’aspartame sur des femelles rat et sur leurs foetus (leucémies, lymphomes, cancers du rein, de l’urètre, du pelvis).

– D’autre part, les études financées par des industriels, quant à elles, concluent à l’innocuité de l’aspartam dans 100% des cas (soit 74 études sur 74). A propos de lobby industriel, rappelons juste, pour mémoire, que l’aspartame est fabriquée par Monsanto Chemical… No comment!

Interdiction de l’aspartame ou diminution de la dose journalière admissible?

De nouvelles études épidémiologiques, italiennes notamment, devraient publier prochainement leurs résultats; et la question de l’innocuité de l’aspartame est actuellement réexaminée par l’autorité européenne de sécurité des aliments, l’EFSA. On attend donc le verdict.

Une des décisions possibles, outre l’interdiction de l’aspartame, pourrait être la révision de la dose journalière admissible (DJA), qui est actuellement de 40mg/kg de poids/jour. Cette DJA correspond à 25 canettes de sodas lights: une quantité certes difficile à atteindre (même pour les plus assoiffés!), mais il ne faut pas perdre de vue que les boissons ne sont pas les seules sources de cet édulcorant: si l’on y ajoute les yaourts, confiseries, chewing-gum, et même les médicaments qui en contiennent, on peut vite atteindre des doses élevées.

L’aspartam ne fait pas maigrir!

Enfin, même sans parler de cancer, l’aspartame ne fait pas maigrir, au contraire! Sinon, comment expliquer l’explosion des cas d’obésité ou même la fréquence des simples surpoids? En perturbant les régulations naturelles de l’organisme (on induit le cerveau en erreur en lui envoyant un faux message « sucré » ce qui perturbe les fonctions endocrines et dérègle la synthèse d’insuline par le pancréas), la consommation d’édulcorants conduit, à moyen ou long terme, à une possible prise de poids, voire à l’obésité.

« Dans le doute, abstiens-toi »

Beaucoup de doutes et de questions, et peu de certitudes… Mais finalement, même si les scientifiques ne sont pas parvenus à se mettre d’accord, et même si les autorités sanitaires ne considèrent pas (pour le moment!) l’aspartame comme nocif, il est peut-être sage de mettre en application, chacun à son échelle, le principe de précaution (surtout pour les enfants et les femmes enceintes). Le mieux, quand on veut limiter le sucre, est de tout simplement se déshabituer du goût sucré (ce qui est finalement assez rapide, avec un peu de bonne volonté: si si si!).

Et vous, dorénavant, votre café, vous le prendrez comment? Sucré? Faussement sucré? Sans sucre du tout?

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